S’engager dans un izitrek au Spitzberg, c’est être assuré de vivre ces fameuses happys (h)ours ! L’ours polaire fait rêver les petits enfants, tant il est doux à caresser et moelleux à serrer dans ses bras sous forme de peluche.
Au Spitzberg, il est le maitre des lieux, à la fois désiré pour son élégance et redouté pour son appétit. Sa promenade sur une plage nous en a interdit l’accès, ses traces sur le sol à proximité du camp ont stimulé nos veilles. Ce sont les happys (h)ours, moments de veille solitaires en relais, pendant la nuit mais en pleine lumière, armé d’un pistolet l’alarme et d’un sifflet. Face à la mer, guetter l’ours au milieu de l’écume des vagues, l’affleurement des rochers, le défilé des bourguignons, mini-icebergs qui oscillent au gré de la marée, le passage lent des eiders. Dans le silence ou le souffle usant du vent, dans le crachin ou le grain intense, nuit après nuit dans ce jour qui ne s’efface pas. Et côté montagne, scruter les cailloux clairs, traquer ce qui bouge mais rien ne bouge… Moments d’intimité qui offrent une heureuse alternance à la vie communautaire de trekkeur polaire, toujours à portée de vue, à portée de voix.