1/ Le pied ne se pose pas souvent à plat pour permettre un déroulé habituel

Nous évoluons parfois sur des plages de sable ou sur la toundra. Là, pas de souci de déroulé du pas, c'est comme à la maison. Mais la plus grosse partie du temps, c'est sur un sol assez minéral jonché de galets ou de blocs que se portent nos pas. La tenue du pied est alors importante pour que chaque effort que nous faisons soit efficace à nous faire progresser.

NB : avec des chaussures basses, une grande partie de l'énergie est mobilisée pour stabiliser le pied.

2/ Les passages à gué de larges torrents sont nombreux

S'ils ne sont pas tous profonds, les torrents que nous traversons en milieu polaire sont parfois nombreux dans une journée. Pas pratique de retirer et remettre ses chaussures à chaque fois, mais pas très malin non plus de les mouiller en passant de pierre en pierre si ces dernières sont un peu couvertes d'eau.

De même, il arrive parfois que nous marchions dans des zones humides susceptibles de

Nos chaussures doivent permettre de traverser

3/ Les progressions sur des zones vraiment faciles ne sont pas si rares que cela.

Nos chaussures ne doivent pas être trop rigides afin que les passages sur des plages de sable (oui, ça existe en milieu polaire) ou sur la tendre toundra restent confortables.

4/ Sur les treks en autonomie, le sac à dos pèse entre 13 et 18Kg

Lorsque l'on cumule les points 1-2-3 à la question du portage en autonomie, on comprend vite que la chaussure est un élément de sécurité déterminant : avec un sac à dos assez lourd, traverser un torrent en équilibre ou progresser sur une moraine nécessite que le pied se pose là où on l'a décidé. Et qu'il y reste jusqu'au prochain pas.

• tige haute pour une tenue de pied optimale : dans ces régions, les chaussures basses («  low » ) adaptées au trail ou moyennes («  mid » ) à la promenade, sont TOTALEMENT PROSCRITES. Participeriez-vous à un trail avec des chaussures d'alpinisme ou avec des tongs ? Non, donc utilisez l'équipement adapté à l'activité et au terrain.
• pare-pierre pour enrobage intégral : c'est la solution la plus adaptée pour protéger le cuir de la tige contre les frottements destructeurs dans les rochers. Mais également pour avoir assez de marge de manoeuvre (7-8 cm) lors des traversées rapides de torrents, lors de passages dans la toundra bien imbibée.
• imperméabilité / respirabilité : en milieu polaire estival, vous n'êtes ni à l'abri de la pluie qui tremperait vos chaussures ni d'une trop grande sudation à l'intérieur si elles ne disposent pas d'une membrane respirante genre Goretex© par exemple.
• PAS de chaussure d'alpinisme, même semi-rigide : les chaussures d'alpinisme sont d'une rigidité trop importante pour assurer un confort optimal dans ces milieux. A aucun moment nous n'aurons besoin d'escalader des rochers ni d'utiliser des crampons d'alpinisme.

Après un accident sur sentier lors duquel un participant avait dû être évacué par hélicoptère, l'Officier de Police Judiciaire présent lors du secours a soigneusement photographié les chaussures du blessé pour évaluer la pertinence de son équipement avec l'itinéraire.
Si son équipement avait été inadapté, le guide aurait pu avoir des comptes à rendre.

Au regard de la loi, le Guide ne doit pas laisser démarrer des personnes mal équipées.

Bien joué le guide : il avait imposé de porter des tiges hautes à toutes les personnes du groupe, alors que l'itinéraire était assez engagé, qu'il nécessitait de la tenue de cheville.